Dans ma démarche, j'explore le comportement face à la caméra, cette année j'ai réalisé deux projets autour du sujet de la télé-présence des caméras de surveillance.

Le premier, "tempo", co-réalisé avec Luiza Jacobsen et co-produit par Arcadi, a été exposé lors de la Nuit Blanche 2008. "Tempo" est une composition de cieux en temps réel à partir d'images de webcams installées aux 4 coins du monde. En inversant la vision habituelle de la Terre vue d'en haut, cette installation propose une cartographie instantanée du ciel. L'œuvre prend pour tempo le rythme de rotation de la Terre ainsi, le soleil devient le point de repère et sa position au zénith le centre de l'installation. Tempo apparaît alors comme une veille environnementale, dans laquelle le spectateur d evient le gardien des cieux.

"L'extension du vide" est une vision plus inquiétante sur le phénomène de prolifération de ces caméras qui veillent sur nous. À la frontière de la psychologie, ce projet traite du thème l'ombre. L'objet caméra n'est pas anodin, il nous voit et mémorise notre trace dans le temps et l'espace. Mon sujet traite de la paranoïa ambiante, de la peur qui envahit les citoyens dans une société qui l'entretient. Le principe est de se sentir observé par une caméra qui n'est pas présente physiquement. L'ombre de la caméra est la seule preuve de sa présence. Elle suit les mouvements du visiteur. Une forme représentant l'ombre de l'objet est projetée sur un mur au bord d'un trou. Son comportement anthropomorphique souligne sa nature autonome mi-mécanique, mi-animal. On la sent plus que lorsqu'on ne l'identifie.

Le projet Tempo a été realisé avec le soutien de la Mairie de Paris, Arcadi et B réel.