Une des choses qui 'importe pour moi c'est l'accident, le hasard qui s'infiltre dans la trame et la chamboule. L'imprévu offre une forme de vie, que j'ai toujours cherché à laisser advenir dans ma pratique d'atelier. Or la chaine de production numérique, de la CAO à l'impression 3D, ne laisse pas cette possibilité. 

Mon projet est de faire cohabiter dans une même sculpture des éléments conçus et fabriqués numériquement avec des éléments modelés à la main. Jouer avec ces deux «langages», les confronter et les entremêler, qu'ils dialoguent, qu'ils se fassent écho l'un de l'autre.

Mes nouvelles sculptures auront cette double origine : la terre extraite du sol argileux et modelée en tenant compte de ses propriétés comme la mollesse et des accidents du «faire» et une origine plus technologique, synthétique, qui passe par l'agglomération de matière composite et fusion laser, assistée par ordinateur. Elles seront donc totalement hybrides mais comme reliées par une peau d'émail commune.