“Le seul, le vrai, l’unique voyage, c’est de changer le regard”

Marcel Proust

Voici une liste de questions que je me suis posées :

Peut-on recréer du lien entre le vivant et les villes ? Les villes ou les communautés qui y habitent ?

La nature pourrait-elle être mieux appréciée et considérée comme modèle et co-habitante?

Comment revaloriser certaines espèces vivantes qui sont souvent mal perçues ?

Un nouveau regard sur le vivant pourrait-il suggérer des alternatives à notre mode de vie effréné ?

Dans quelle mesure peut-on réimaginer nos technologies vers un mode plus inter-espèce ?

Mes recherches de mémoire sur le vivant et les espèces dites ´´nuisibles´´ m'ont conduit à étudier des modèles relationnels plus collectifs, collaboratifs et symbiotiques présents dans la nature.

Pouvons-nous nous inspirer de cette symbiose et de la résilience du vivant pour inventer de nouvelles formes de relations aux autres et à la ville, moins compétitives exclusives ?

Dans ma recherche, je m'intéresse particulièrement à la notion de « résilience ».

Ou comme pourrait le définir Anna Tsing, « la résurgence », qui serait plus un ensemble de mots, aux côtés de résilience ou de remédiation. Elle a opté pour ce terme parce qu’il n’est pas défini de façon étroite en vue d’une exactitude quantitative et qu’il conserve donc une vraie polysémie, ainsi que des connotations poétiques.

En me basant sur mon expérience et mon propre environnement, par le biais de diverses expérimentations, je souhaiterais que mon récit devienne un médiateur, afin de faire prendre conscience des choses qui nous entoure, des ressources que nous avons à notre disposition autour de nous, de se mettre sur pose, de prendre le temps d’observer, d’écouter afin de rentrer dans un dialogue de collaboration avec la nature, et les technologies.

Je vous propose un voyage dans le futur à travers une fiction afin de questionner nos relations ambiguës au monde qui nous entoure. Ma vision est celle d’une ville imaginaire, une utopie post-urbaine où nature et société co-évoluent. Inspirée de mes recherches sur des espèces spécifiques (Lichen, Orties, ...), ce monde est aussi imprégné de ma sensibilité personnelle et le choix des lieux représentés reflète mon expérience quotidienne en banlieue parisienne.

En prenant comme point de départ mon expérience et mon environnement quotidien, je les transforme par le biais de diverses expérimentations matérielles et médiatiques (teintures, maquettes, extraction de fibre, fresque ...). Ce procédé proche du réalisme magique permet d'injecter de la fiction dans la réalité urbaine, et d’inventer des nouveaux possibles comme le propose les fabulations spéculatives de Donna Haraway.

En mettant en scène des temporalités non humaines, ce projet appelle à prendre le temps d’observer et d’écouter, et à dialoguer avec la nature et les technologies.

#Fiction # Cité imaginaire # Fresque # Lichen # Ortie